Int.|Expo art cont : D. Gumbs
Dernière mise à jour : 15 oct. 2022
David GUMBS I DIGITAL HYPNOTIK ...
Ici à ALRH, la redondance n'a rien de superflu, on en a même fait notre marque de fabrique, parce qu'en 1, quand on aime on ne compte pas et qu'en 2, tout ce qui brille mérite moult redondances et des cieux pour les abriter ! Aussi, nous avions déjà, ici et là fait l'éloge du travail de l'artiste Saint-Martinois David GUMBS en vous faisant partager certains de ses mapping/happening bio-organique à nul autre pareils, notamment pour son « Special Projects » lors de la Jamaica Biennial . Aujourd’hui, nous somme fière de passer à l'offensive avec l'interview pour alharache mag en duplex de Fort-de-France de cet alchimiste incontournable de l'Art Digital !
Le monde enchanteur de David Gumbs, c'est juste ici :

Tu es né et a grandit à Saint Martin, une île un peu à part , scindée en 2 avec d'un côté la partie néerlandaise et de l'autre la partie française ? Quelle résonance cela à t-il eu sur ton enfance ? Je suis né à la Guadeloupe et j’ai grandi à Saint-Martin de parents saint-martinois. Je me considère un pur produit d’une culture créole- anglophone brassée par une île aux multiples facettes.
Il a fallu que je quitte l’île pour prendre conscience des nombreuses influences espagnoles, haïtiennes, allemandes, russes, hollandaises, américaines, italiennes qui se côtoyaient sur une si petite superficie. Tout ce brassage m’a certainement sensibilisé au " Tout-Monde " d’Édouard Glissant.
L'école ? Studieux ou réfractaire ?
Studieux, voir brillant, toujours un des meilleurs de la classe… sauf en terminal.
L'Art çà t'es tombé dessus comment ?
Peut-être une extra sensibilité et timidité qui m'ont poussé à dessiner sur le mur derrière mon lit, où j’imaginais un monde protégé des autres. Puis il y a la rencontre avec Nadine Ducrocq qui change toute ma vie.
Nadine a été mon professeur de dessin à partir de l’âge de 14 ans. Je ne sais pas encore ce qu’elle a vu en moi, mais elle m'a prit sous son aile. La passion, la détermination, l’écoute, la ténacité et mes prédispositions on fait le reste.
L'arrivée du numérique et des techniques numériques, de 2.0 à maintenant ont complètement changé la donne. Tu t'es senti dans ton élément dès le départ ?
Depuis le lycée j’ai découvert une curiosité pour l’outil informatique.
C’est en arrivant aux Beaux-arts de Fort-de-France que j’ai commencé à pousser l’exploration et l’expérimentation avec pour objectif de trouver du travail après mes études, car rentrer à Saint-Martin n’était pas une option. Tout en suivant un cursus en Art, j’ai continué à développer un langage plastique numérique que j’ai préservé toutes ces années.
Mais très vite, j'ai commencé à être limité pour des questions techniques et de programmation. Car je ne suis pas développeur et j’ai parfois la tête dure dès qu’il s’agit de code (rire). C’est en travaillant à la Cité des Sciences et de l’Industrie après mon master Spécialisé à l’ENSCI Paris, que j’ai rencontré une fabuleuse équipe de concepteurs, directeurs artistiques, programmeurs, chef de projet et designers sonore. J’ai eu envie de sortir de l’écran et occuper l’espace. Une nouvelle aventure à alors commencé.
Dans l'Art en général, même au-delà, quelles sont tes influences ? Ton ou tes mentors ?
Je reste toujours peintre, le dessin et la photographie occupent une part importante dans ma démarche. Donc les influences de Karl Blossfeldt, d’Arno Rafael Minkkinen, de Bacon, de Wifredo Lam, de Matta, de Goya, de Miguel Chevalier, d’Adrien Mondot et Claire Bardaine, de Joannie lemercier, de Victor Anicet, d’Ernest Breleur, d’Ebony Patterson… et tant d’autres sont très présentes.


Qu'est-ce que le Net-Art ?
Bonne question, avec toutes les mutations depuis les années 2000, les formes et les espaces de créations virtuels sur internet ou qui questionnent la nature même du réseau, de la circulation des données et du hack évolues constamment.
Ton œuvre contient quelque chose à la fois de très organique et cérébrale . Certaines de tes projections renvoyant au test de rorschach ne sont pas sans me rappeler des œuvres de
Georgia O'Keeffe. Quelle est l'essence esthétique que tu essais de transmettre et faire partager ?
Initialement je suis intéressé par des questions liées aux perceptions, aux mémoires, à l’origine et au cycle de la vie.
Une recherche qui débute dans ma pratique du dessin automatique et qui par porosité s’articule dans toutes mes créations.


Ton travail puise également sa source dans les aspects cognitifs sombres et éclairés du vivant. Essais-tu de reconstituer par l'imagerie une sorte de puzzle mémoriel en sommeil ?
Sans détenir toutes les réponses… des réponses se trouvent certainement dans des zones d'expositions géographiques inconscientes.
Tu utilises des technologies de pointes ? Peux-tu en citer quelques-unes ? Sinon, tenté par l'holographie ?
En terme de procédés,
la vidéo interactive, le mapping vidéo…
J'ai vu quelques-uns de tes dessins in-situ réalisés au stylo bic je crois ? Tu renouvellerais l'expérience ?
Oui, j’aimerais en réaliser à grande échelle et dans des collaborations.
Dernièrement, tu étais en Jamaïque dans le cadre de la « Jamaica Biennal 2017 » . Comment ça c'est passé ?
C’était une expérience unique car mon projet Eclosions qui a été retenu a été spécialement conçu pour la Galerie West à Montego Bay. L’accueil du public a été mémorable et la production optimale!


Actuellement, tu as un ou des projets (solo ou collectifs) en cours ?
Je jongle entre plusieurs projets en cours. Chut c’est un secret.
Ouvert à de nouvelles collaborations ?
Oui principalement dans le spectacle vivant…
Tu écoutes de la musique en travaillant ? Si oui ? T’écoute quoi en ce moment ?
J’aime beaucoup cette émission Tiny Desk diffusée sur Youtube qui passe les meilleurs artistes de hip hop, rob, jazz, soul, dans un minuscule bureau d’une Bibliothèque.
Ton livre de chevet ?
A une époque "Lettre à un jeune poète" de René Maria Rilke que Nadine m’avait offert.
Le film ou le doc que tu as vu dernièrement ?
Black Panther, et en série Black Miror.
Qu'est-ce que tu fais quand tu ne crées pas ?
C’est rare mais je profite de la nature luxuriante de la Martinique…
En tant que saint-martinois et caribéen tu es solidaire et impliqué auprès de ta communauté. . Tu as perdu un proche durant le passage d'Irma. Comment te sens tu aujourd’hui ? La reconstruction est-elle bien amorcée ?
Mon peuple est fier, puissant et courageux. Malgré les temps délicats la vie suit son cours.
Credit photos : David Gumbs
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