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Int.|livre : F. Blistène

Dernière mise à jour : 15 oct. 2022

Les B de François Blistène, paru aux éditions Robert Laffont.

Où se le procurer >> I.C.I


"B" comme Blistène, où l'art de tuer le B qui est en soi!

Parlons peu, mais vrai et surtout littérature, de ce genre qu'ici on apprécie particulièrement à ALRH, mélangeant le cynisme à l'autodérision, avec François Blistène, fin limier en la matière et son nouveau roman Les B, tournoyant autour des tribulations d'un personnage central dont on ne connaît pas grand-chose, hormis le goût prononcé pour les livres anciens, le jazz ainsi que l'envie aussi saugrenue que soudaine, survenue un soir comme le « eurêka » d’Einstein, d’aider des célébrités au patronyme commençant par la lettre B à aller jusqu'au bout de leur dernier souffle mortifère.



Votre principal protagoniste est-il totalement imperméable aux remords ?

François Blistène : Les lecteurs sont décidément préoccupés par le Bien et le Mal. Ce n’est pas mon problème ni l’objet de ce livre. Tout autant que la joie et la tristesse, l’anti-héros de ce livre s'en moque complètement. Il n'est pas là pour éprouver quoi que ce soit, mais seulement pour accompagner un autre à agir en son âme et conscience. Il tente de peser, directement ou pas, sur la volonté des proies qu’il a choisies. Son unique mobile reste la conviction profonde d’être un facilitateur de mort. Il le fait par curiosité et se distraire d’une vie banale.


Qu'est-ce qu'il fait comme métier ?

F.B : Il vend des livres de la collection Hetzel qu’il acquiert au fil du temps. Son métier l'occupe très peu et lui rapporte de quoi vivre.

Commet rencontre-t-il ces célèbres « B » ?

F.B : Il rencontre ses personnages par hasard, enfin sauf Bousquet et Marie Besnard pour lesquels la rencontre n'est pas fortuite. Marie Besnard, c'est en lisant un article dans un magazine qu’il la choisit. Roland Barthes, il le rencontre dans la rue, Bernard Buffet parce qu'il fait une exposition, le comédien inconnu, il le rencontre après une représentation théâtrale.


Son premier essai, plutôt concluant avec un « B » comme Mike Brant lui ouvre les portes de la certitude ?

F.B : C'est effectivement la confirmation de sa foudroyante révélation.

A une soirée, Mike Brant l’aperçoit affalé sur un canapé. Ils commencent à discuter, et au bout d'un moment, Mike Brant se livre à lui, lui disant que sa vie le lasse. Mon personnage le conforte dans l'idée de réaliser son rêve. Mike Brant se suicide peu de temps après cet échange. C'est à ce moment, que mon personnage comprend qu'il peut agir sur le destin des gens.

Comment décririez-vous votre personnage ?

F.B : Un homme quelconque, sans passion particulière. C’est un outil pour les autres, il s’intéresse peu à lui.

En fait, sa force est de comprendre la faiblesse des autres.

Faiblesse qu'il comprend et utilise à des fins les plus sombres ?

F.B : Il n'utilise rien puisque comme je le disais précédemment, ce sont les autres qui, au final décident de leur propre mort.


Peut-on dire qu'il sert d'appui à leur mort ?

F.B : Oui, c'est un peu ça, car il permet aux gens d'être en phase avec leur inanité et leur destin. Il est là pour aider les autres à réaliser leur destinée.

Il éprouve le besoin d'aider les gens à aller au bout d'eux-mêmes, et le bout d'eux-mêmes, c’est la mort. Il est une espèce de supplétif à la mort.

Le livre se termine sur les notes jazzy de 3 O' Clock Blues de B.B. King, avec un personnage se sentant épié à son tour.

A ce moment-là, ressent-il enfin un fond de culpabilité voire de peur ?

F.B : Aucun des deux, de l’'incertitude peut-être.

Chez lui cette forme d’inquiétude n'existe pas, mais ça ne l'empêche pas de fantasmer sur quelque chose qui pourrait survenir...

Pourrait-on dire que votre personnage n'est pas tant obsédé que ça par les « B » mais plutôt par la mort y compris la sienne ?

F.B : Bien évidemment.


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